20 septembre 2014

Curacao, escale technique

Voilà 10 jours que nous sommes à Curacao.
Retour à bord avec 150kg de bagages (autant que Ben et Gaelle avaient emporté cet été).


Nous avons commencé par des lessives, tous les vêtements et draps restés à bord sentaient le champignon ! Mais après un tour en machine avec lessive + vinaigre blanc, puis un séchage efficace au soleil et au vent tout est enfin nickel.


Ensuite le ménage, avec toujours quelques surprises au détour d'un fond de placard ou d'un fond de cale.
Heureusement que les enfants ont des jeux sur place ! Et qu'ils ont rencontré des copains au port.



Et puis enfin le chantier du réservoir de gasoil qui avait déclaré une fuite cet été. Après une première répa locale, une autre s'est déclarée. Le réservoir et donc HS pour de bon !
Mais il n'est pas possible d'en trouver rapidement ici.
Nous avons donc "fabriqué" un réservoir à gasoil avec une boite en plastique et des tuyaux ... Ré-armorcé et purgé le système.
Pour l'instant l'ensemble fonctionne bien, mais le vrai test sera en mer avec le mouvement des vagues. Nous ne sommes pas sûrs de l'étanchéité de la boite. Nous verrons bien.


Le vent était calme ces derniers jours, dommage de ne pas en avoir profité pour la longue remontée au vent qui nous attend. Aujourd'hui ça souffle assez fort, on va attendre demain pour partir. Cela laisse le temps d'envoyer ces nouvelles et de ranger un peu le bateau.


Il est possible que nous n'ayons pas de connexion durant 1 mois à partir de maintenant.

A suivre donc,
nous partons tirer des bords face au vent et au courant.

Eole a prit la barre dès la sortie du port, pour la traversée de spanish waters.


19 septembre 2014

Le coin des écoles devient le coin d'Eole

Cette année y'a du nouveau par ici :
http://ecoles-samaya.blogspot.com/2014/09/le-coin-des-ecoles-devient-le-coin-deole.html

Alors, allez faire un tour et n'oubliez pas de vous abonner ;-)

On vous racontera bientôt l'aventure de notre réservoir à Gasoil.
Mais pour l'instant au fait au plus vite pour partir du port.
A bientôt.

11 septembre 2014

Samaya, c'est reparti !


Gireg, Libéra, Eole et Maïwenn retournent à bord aujourd'hui. Nouvelle saison, nouveau programme ! Plus d'infos ici : http://catamaran-samaya.blogspot.fr/p/blog-page.html

Notre série de messages "retour d'expérience" est maintenant terminée, il y a peut être des questions restées en suspens ou des thèmes que vous souhaiteriez qu'on développe particulièrement ? N'hésitez pas à nous solliciter par mail à ben.lvq@gmail.com et on essayera de compléter.

Et pour ceux qui se posaient la question, le passager clandestin est en fait une passagère ! Prévue pour le mois de janvier ... décidément les filles sont vraiment majoritaires à bord !

10 septembre 2014

Bricolage

Nous avons eu la chance de n’avoir aucun soucis majeur sur le bateau pendant le voyage. Ou plutot aucun soucis qui nous ait contraint à immobiliser le bateau ou à le mettre à sec. Car de la casse sur un bateau, il y en a un peu tout le temps. C’est inévitable et il faut fréquement faire des petits ou gros bricolages. Un coup de machine à coudre par ici, un coup de syka par là et avec les grands et les enfants qui aiment ça, ça s’est passé au mieux. Chacun ses compétences, ses coups de mou ou ses idées lumineuses. L’avantage du cata, c’est aussi d’avoir 2 moteurs et donc une maxi sécurité en cas de panne ! Du coup même pour les trucs sérieux, on s’en est assez bien sorti.
Ca a commencé par un cable d’embreillage sectionné en Méditérannée, un des deux moteurs était bloqué en marche avant. Heureusement, nous nous en sommes rendu compte en mer au bruit que faisait l’hélice alors que nous navigions à la voile. Une belle manoeuvre du capitaine (maintenant expert en manoeuvres sur un seul moteur) pour accoster au port d’Alméria puis le cable, dispo chez le revendeur local, était changé le lendemain matin.
En route vers le Maroc, le controleur du pilote automatique s’est pris une vague sur la tête et un court-circuit l’a rendu HS pour la fin de la traversée. Démonté, rincé, séché, déplacé pour éviter une nouvelle douche et c’est reparti comme avant ! Ouf, ça coute cher ces petites bêtes là et faire envoyer un tel bazar à Dakhla n’aurait pas été une mince affaire.
En plein milieu de l’Atlantique, un des safrans s’est retrouvé bloqué car le tube de jaumière était fendu (heureusement au dessus du niveau de flotaison !). Pour la fin de la transat, ce fut un peu de navigation au pilote sur le deuxième safran, un peu de barre franche de secours pour soulager quand il faut et finalement un étayage du tube de jaumière avec des tasseaux. Nous imaginions devoir mettre le bateau à sec et commander des pièces sur mesure en arrivant aux Antilles. Finalement en 2 jours à la marina de Pointe à Pitre, nous avons réussi à démonter les safrans sans mettre le bateau à sec, puis à réparer le tout avec un peu de résine et des chutes de tube de climatisation.
Le dernier pépin sérieux fut un trou dans le réservoir de gazoil en arrivant à la Blanquila, une île déserte au large du Venezuela. Alerté par l’odeur d’hydrocarbure puis un écoulement anormal sous le bateau, nous avons trouvé un trou d’un demi-centimètre de diamètre au raz de la base du réservoir. De la crasse accumulée empéchait que la fuite ne soit trop importante, sinon on aurait vidé le réservoir en mer ! Nous y avons planté une pinoche taillée à la hâte et enrobée de chambre à air. La réparation de fortune tient encore … Heureusement, car pour le coup nous avions bien deux moteurs mais qu’un seul réservoir !!!




9 septembre 2014

Bouffe

La cuisine centrale de Samaya est particulièrement agréable. Avec un four à gaz et des bonnes plaques, nous consommons environ une bouteille de gaz de 13 kg par mois ! Peut être que les fuites nous aident un peu … mais nous n’arrêtions pas de faire du pain, des gateaux, des crèpes, des crumbles, des gratins, des pizzas, des lasagnes, des parmentiers, des soupes de poissons, etc. Nous en passons du temps pour satisfaire le palais des petits et grands ! Mais l’avantage du voyage en bateau, c’est que justement on a du temps pour ça et cela permet souvent de canaliser l’énergie débordante des enfants en les faisant participer à la préparation du repas.
Nous essayons de recharger regulièrement le bateau en produits frais que nous stockons soit à l’intérieur sur des étagères aérées, soit dehors dans un filet à l’ombre des panneaux solaires. Selon la provenance des produits et le climat, les fruits et légumes pourrissent plus ou moins vite. Par exemple, nous n’avons eu aucun problème pendant les 16 jours de la transat où ils ont resisté jusqu’au bout, alors qu’à Curacao et au Venezuela, la moisissure arrive en quelques jours !





Santé

Nous avons été conseillé par des copains/cousins médecins pour préparer la pharmacie du bord. Nous étions donc parti avec une importante quantité de médicaments pour parer à toutes eventualités. Au final il n’y as pas eu de gros bobos, mis à part une clavicule cassée pour Mona, un tympan percé et une côte cassée pour Gireg. Du coup on n’a pas utilisé grand chose mise à part du Doliprane pour les enfants et de l’Eosine pour les petits bobos. Un grand merci à Mag, Manu et Claude grâce à qui nous sommes partis serein et que nous avons pu consulter par téléphone pour des conseils.


Navigation

Pendant les phases de navigation, nous n’étions pas tous égaux. Alors que Gireg et Libéra résistent bien au mal de mer et à la fatigue accumulée, Ben, Gaelle et Eole sont plutot kaput en nav et ils passent la majeure partie du temps à commater dans le canapé. Maiwenn et Mona, c’est mi-figue mi-raisin, en fonction de la forme.



Même si l’activité est plutôt calme en nav, ce n’est pas facile de se reposer. Les nuits sont rythmées par les mouvements saccadés du bateau, les bruits de manoeuvres, les réveils des enfants, les quarts, etc. Et la journée, il faut s’occuper des enfants un peu patrac qui ont encore plus besoin de nous qu’au mouillage. On apprécie alors vraiment d’être à 2 familles plus quelques copains pour limiter les heures de surveillance de chacun. Et on se demande comment font les équipages croisés qui sont parfois composés d’un couple avec 2 ou 3 enfants. Souvent leur solution est simplement de dormir pendant les quarts avec une minuterie pour se réveiller régulièrement et surveiller l’horizon.


8 septembre 2014

Partir à deux familles

Nous avons fait le choix de partir à deux familles. L’avantage premier est de pouvoir partir sur un plus grand bateau, en l’occurence un catamaran avec une coque par famille. Le cata, c’est un grand plus avec les enfants qui peuvent se déplacer quasi librement tout le temps en navigation car le bateau reste à plat. Une fois au mouillage, il devient une véritable base de loisir flottante. Etre suffisamment nombreux permet aussi de s’organiser pour pratiquer différentes activités comme le kite, le surf, la rando, … ou même de laisser le bateau à l’une des familles pendant que l’autre part quelques jours en escapade à terre. Et pour les phases de navigation, cela permet de se relayer beaucoup plus souvent pour les quarts de nuit !
Nous sommes vraiment heureux de la façon dont ça s’est déroulé. Bien sûr, il y a eu des instants plus difficiles. Partager le quotidien et l’intimité dans un espace réduit, ce n’est pas évident tous les jours, mais nous garderons tous de très bons souvenirs de ces mois passés à bord de Samaya.


Enfants

On avait trois enfants à bord, de 6 mois, 1 an et demi, et 5 ans. Ils se sont très bien habitués à la vie du bateau. Il leur a fallu quelques temps pour trouver leur marques, mais une fois ce cap passé, le bateau est vraiment devenu leur maison. C’était chouette pour eux d’être trois, ils pouvaient jouer ensemble et s’ennuyaient rarement. Certes parfois, il faut gérer les chamailleries. Ce n’est en effet pas tout le temps évident de s’entendre et de partager les jeux, surtout qu’ils n’avaient pas les mêmes âges.
Les activités étaient nombreuses à bord : légos, livres, peinture, pâte à modeler, jeux divers, déguisements, … et dehors : baignade, pêche, plage, balades, … et aussi école, kite et surf pour Eole !
Pour les parents, c’est une grande chance de pouvoir passer autant de temps avec ses enfants mais il faut aussi beaucoup d’énergie pour gérer les quarts la nuit et occuper les enfants le jour. On a adoré les voir grandir sur le bateau et on est très fier d’eux d’avoir su gérer cette aventure !













7 septembre 2014

Activités

Le kite est l'activité de base à bord. Les 4 adultes permanents le pratiquent depuis plusieurs années ce qui nous permettait de décoller et attérir assez facilement depuis Samaya pour une petite ou longue escapade à 1, 2, 3 voir 4 kites selon qui était de passage à bord.



C'est un vrai plus de pouvoir décoller du bateau et cela évite des allers retours en annexe à des plages qui n'existent pas toujours. Au mouillage, le décollage se fait de la manière suivante : les barres sont toujours connectées aux ailes et roulées consciencieusement avec les 2 oreilles de l'aile pour éviter les méli-mélo. On gonfle l'aile dans la jupe, le kiteur se met à l'eau et déroule ses lignes perpendiculairement au bateau, une fois les quelques tours de barre défaits, l'assistant décolle l'aile depuis la jupe.



L'atterissage dans le trampo avant est assez facile. Il faut que le kiteur se mette à l'eau bien avant d'avoir son aile au bateau pour ne pas arriver avec de la vitesse. Il arrive en nage tractée, aile très basse en visant avec ses lignes la personne du bord qui lui attrape l'aile et la dégonfle aussitot.



Il est aussi possible de decoller et attérir alors que le bateau navigue, mais là il faut un peu plus d'experience ! Ca permet de grandes navigations ou des downwinds magiques avec le bateau en assistance, par exemple sous le vent de l'ile de Sal, dans le Grand Cul Sac du marin ou même en plein Atlantique à 300km des côtes marocaines.



A force de faire des ronds dans l'eau en kite, nous avons fini par utiliser les kites pour faire un peu de tout : du kite-paddle, du kite avec les enfants (Eole entre les jambes de son papa), du kite-snorkeling (vraiment top, en plus ça attire les baraccudas !!!), du kite-pêche à la traine (le plus dur fut de ramener le thazard à bord ...), et évidemment du kite-SURF. Et oui, car le kite c'est bien, mais c’est dans les vagues que c'est le mieux ! Pour ça, l'atlantique nord est magique et nous avons pu largement profiter des vagues des Canaries, Maroc et Cap-vert à la fois en kite ou en surf. L'ile de Sal notamment, assez désertique et sans grand intérêt touristique, est fantastique pour la qualité et la diversité de ses vagues. Le Top 3 du voyage ? Lobos aux Canaries, La Sarga au Maroc (malheureusement interdit), Curral Joul au Cap-vert (attentions aux patates déchiqueteuses de matos ...).



Nous sommes arrivés aux Antilles après les grosses houles hivernales et nous n'avons pu y profiter que des vagues de vent qui sont de bien moins bonne qualité. Mais parfois, au détour d'un récif, la houle peut se mettre à tourner, devenir plus offshore et relativement propre. Il y a alors tout de même quelques bonnes sessions à se mettre dans les bras ou les jambes !
Nous avons toutes les tailles d'ailes et de planches à bord pour pouvoir jouer dans un peu toutes les conditions et à plusieurs. Au niveau des ailes : 5, 6, 7, 9, 10, 11 et 14m². Pour les planches : 2 twintips, 3 surfs de kite 5'10, 6'2, 6'4, et plusieurs "vrais" surfs : shortboard, malibu, longboard et SUP. Ca fait beaucoup de jouets, mais il y a de la place dans un cata ! Un grand merci à F-one, notre partenaire pour le matériel de kite, surf et SUP.

Bien sur il n'y a pas eu que du kite. La grande activité aux Antilles c'est le snorkeling (masque, palme, tubas) souvent accompagné de chasse sous-marine (hum, les bonnes langoustes !).




Lors de passages à terre, nous avons fait de très belles randonnées dans la jungle, notamment au Cap-vert et autour des volcans antillais. Nous avions aussi enmené un parapente en espérant pouvoir faire du vol dynamique en bord de côte, mais à part un petit site sympathique sur l'ile de la Graciosa aux Canaries, nous n'en avons pas trop profité (le parapente n'était pas non plus la priorité, il y a par exemple un site sûrement accessible en bateau ou annexe près de la baie des Anglais en Martinique mais nous ne sommes pas allés voir de plus près).
Aux Baléares, nous avons fait surtout de la grimpe, c’était trés chouette d’escalader et de pouvoir tomber directement dans l’eau. Nous y avons fait aussi quelques longues voies. Mais par la suite, nous n’avons pas pu ressortir le matériel.
En navigation, la pêche à la traine égaye le menu du jour. Nous n'avons jamais mangé autant de poissons même s’il faut persévérer longtemps avant de pêcher quelque chose. Nous avons un peu essayé toutes les techniques : petits et gros rapalas, fil fin ou grosse tresse, plomb ou planchette, cuillère ou poulpe, a 5 ou 50 mètres du bateau. Il est assez fréquent de perdre la ligne, soit parce que le fil craque si le poisson est trop gros, soit lors d'une fausse manip ou d'un emmélage sous le bateau suite à un virement de bord raté qui part en marche arrière … donc finalement le poulpe pas cher, c’est très bien !



6 septembre 2014

Coups de Trafalgar

Voila quelques aventures qui nous ont marquées pendant ce voyage. Il y en a eu sûrement d'autres que l'on a déjà oubliées !

- Peu de gens savent que notre voyage aurait bien pu s'arrêter dès le premier soir ... Parti de Port Camargue, nous sommes allés mouiller devant la cathédrale de Maguelone. Le vent de terre était léger et devait se renforcer à plus de 30 noeuds (toujours de terre) dès le lendemain matin. A la tombée de la nuit, nous sommes allés poser l'ancre très près de la plage pour être le plus au calme possible au reveil.
Nous avons déposer à terre les grands parents qui nous accompagnaient jusque là et nous avons récupéré Enora qui nous a ramené du Rhum et du chocolat pour fêter le départ. Vers 3h du matin, un vent de sud s'est finalement levé et a commencé à nous rabattre vers la plage, tout le monde s'est rapidement retrouvé sur le pont, mais nous n'arrivions pas à récupérer l'ancre qui était maintenant en plein shorebreak. Les vagues nous poussaient doucement de travers vers la plage. Nous n'arrivions pas à remettre le bateau dans l'axe avec la chaine qui bloquait l'avant et le vent et les vagues qui poussaient de coté. On a bien tenté de pousser l'arriere du bateau avec l'annexe mais sans succès. Petit instant de doute avec le bateau qui commence à talloner. Finalement, on a dû abandonner notre mouillage pour pouvoir nous dégager. Dans la précipitation, le capitaine a tout de meme eu le temps d’accrocher une bouée au mouillage ! Nous sommes allés mouiller un peu plus loin avec notre ancre de secours et nous sommes revenus chercher le mouillage en annexe le lendemain. 40 noeuds de mistral et une bonne session de kite au raz de la plage ... ouf, le voyage peut commencer !



- Arrivée à Tarifa de nuit. Pétole, vent arrière, grand voile + spi, mais dans le passage du détroit de Gibraltar, en quelques minutes le vent passe à 40 noeuds, empannage incontrolé avec les écoutes coincées dans le bimini, affalage du spi en vitesse, ouf on peut aller se réfugier derrière la pointe. Tiens le lendemain, c'est encore 40 noeuds offshore, session de kite au raz de la plage. Comme si c'était exactement ça qu'il fallait à notre capitaine pour qu’il se remette de ses émotions ! On repart le soir vers les Canaries avec seulement le tourmentin de sortie.



- Pointe Sud-Ouest de Fuerteventura, mouillage offshore dans un endroit sauvage et désertique. L'alizé pourtant bien régulier tourne à l'Est. Ce mouillage auparavant si calme commence à devenir un joli chantier avec vent fort et clapot violent. On essaye de déguerpir au plus vite, mais notre ancre est bloquée. Il faut imaginer la scène : le capitaine aux commandes, les 3 matelots dans le trampo avant et les 3 enfants dans le "canapé" du carré qui regardent ce qui se passe dehors. Ils observent et comprennent bien que dehors ca ne rigole pas. La chaine saute plusieurs fois du guindeau et du jaumoir. On la bloque souvent avec notre "crochet magique" pour ne pas perdre ce qu'on a réussi à gagner, mais c'est alors la poutre avant du bateau qui plonge dans le clapot, tirée sous l'eau par l'ancre. Finalement on arrive à se dégager en tirant tour à tour sur la chaine et sur l'orin. On part se protéger et se reposer au port de Gran Canaria, alors qu'on avait prévu de partir vers le Maroc ...



- Par la suite il y en eu d'autres comme une écoute de spi qui a projeté Ben par dessus bord avant de le ramener dans le bateau. Quelques affalages de spi un peu musclé avant qu'il n'explose finalement en pleine transat. Des tentatives masochistes avec le tourmentin, des sorties qui ont capotées dans 50 noeuds entre les iles du Cap Vert, etc.

5 septembre 2014

Mouillage

Avec moins d'une dizaine de nuits au port en presque 1 an de voyage, nous avons passé pas mal de temps accroché à notre ancre ... même parfois à nos ancres ! Nous avions 2 ancres de 15 kilos chacune et lorsque nous avions un doute sur la tenue, nous les alignons l'une derriere l'autre : 1er ancre + 15m de chaine + 2ème ancre + 50m de chaine + 50m de corde (dont le noeud d'accroche au bateau est larguable sous tension). Et si on risquait de bloquer l'ancre sur le fond rocheux, on mettait un orin. Mais même avec ca, il nous est arrivé de dérapper sous le vent des iles capverdiennes lorsque les rafales soufflaient dans les 60 noeuds.
Pour passer une nuit tranquille, rien de mieux qu'une bonne alarme d'ancre pour être prévenu d'un dérapage intempestif. Et pour ca, nos petits smartphones équipés de GPS sont parfaits ! Nous avions un téléphone dédié à ca, sous android avec l'appli "My Anchor Watch Pro" (disponible sur Amazon), branché en permanence sur une prise allume cigare. Cette appli est très pratique, il y a une version gratuite, mais sans la trace historique des positions précédentes du bateau.

Cartographie

Le plus simple et trés pratique pour une utilisation rapide et extérieure, c'est la cartographie sur Smartphone (si le smartphone est étanche, c'est encore mieux !). Nous utilisons Navionics sur nos Android. Nous avons aussi un ordi de bord avec OpenCPN ou MaxSea que l'on laisse tourner en navigation. Attention, bien que les cartes puissent parfois être très précises, leur positionnement n'est pas toujours parfait. Selon les endroits et les logiciels, il était fréquent d'avoir un décalage de quelques centaines de mètres avec le réel. Ca peut être problématique pour certaines passes par manque de visibilité. Par contre, nous avions aussi récupéré des photos satellites offline (Google et Microsoft) et là, le positionnement était exact. Un peu comme quand Google Map sur votre téléphone vous indique exactement où vous êtes dans les rues d'une ville, ca marche tout aussi bien avec les patates de corail ! Dommage que ce type de photos satellites offline ne soit pas plus répandu et plus simple à mettre en oeuvre.

Arrivée matinale à Los Roques poussé par le vent, le courrant et les vagues, l'équipage cherche la passe ... ou ca casse !

4 septembre 2014

Gaz

Ca, c'est la grande énigme du voyage ! Quelle bouteille pour quel pays ? En moyenne, notre conso était d'une bouteille de 13 kilos par mois avec une utilisation régulière du four à gaz pour du pain, des gateaux, pizza ou autres gratins. Nous étions partis avec une grosse bouteille française, mais impossible de l'échanger ou de la recharger en Espagne. Du coup, on a embarqué une bouteille espagnole, avec évidement le nouveau détendeur qui va avec. Mais aux Canaries, aucune des deux n'est échangeable ! Il faut se rendre en voiture à l'usine de Gran Canaria pour recharger ou on nous dit que notre bouteille francaise est trop vieille ...
Au Cap-Vert, encore un nouveau système, mais au moins à Mindelo, on peut tout recharger facilement en allant avec la bouteille française chez Shell et la bouteille espagnol chez Enacol ou l'inverse.
Ca se simplifie aux Antilles où l’on passe souvent en Martinique et Guadeloupe et ou il y a les même bouteille qu’en métropole..
Au Venezuela puis aux ABC, c'est reparti pour l'aventure du gaz !

Formalités

C’est un peu comme avec le gaz, jamais pareil !
Jusqu’au Canaries, nada pour nous autres européens.
Maroc, tout juste amarré au port de Dakhla que six personnes montent à bord, certains en civil, d'autres en uniforme : marine royal, armée de terre, autorités locales, police, douanes, ... en fait on ne sait pas vraiment qui est qui, mais ils notent tous la même chose : les données du passeport et du bateau. Ils sont très accueillants et comme ils sont tous là, les démarches sont bien efficaces ! Mais le départ est plus compliqué … il faut repasser devant la douane, la police, la capitainerie et la marine royale, mais cette fois c’est à nous de les trouver en pleine ville dans des batiments administratifs où on se fait balader !
Cap-Vert, normalement il faut faire l’entrée et la sortie de toutes les iles, mais on a fait juste une entrée à Sal et une sortie à Mindelo. C’est 5 euros l’entrée pour tout le bateau et l’equipage avec une seule personne qui doit se rendre à l’aéroport alors que pour les arrivées en avion le visa coûte 25 euros par tête !
Aux Antilles, il faut encore faire des entrées et sorties partout, mais la Martinique et la Guadeloupe sont très simples avec des formulaires à remplir soi-même en ligne sur les ordinateurs des marinas et à imprimer pour quelques euros.
Antigua/Barbuda sont embettants. Le capitaine (en personne et pas un autre !) doit aller payer les taxes multiples d’entrée et de sortie. Si on peut, autant éviter de faire la sortie, ça fera ça de moins à payer et ce n’est pas génant si on va directement en Guadeloupe ensuite puisque aucun papier de sortie de l’escale précédente ne sera demandé.
Saint-Vincent les grenadines, entrée/sortie relativement simples et payantes. La douane française nous a tout de même tourné autour lors de notre arrivée au Marin en provenance de Saint Vincent connu pour la culture de Marijuana …
Los Roques, taxe de port, de mouillage, du parc à réaliser à Gran Roque … C’est très cher avec le change officiel, mais nettement plus abordable en changeant des dollards sur le marché noir auprès de n’importe quel tenancier de restaurant ou posada. Ok le change dans la rue est passible d’emprisonnement, mais il semble donc que tout le pays doive finir derrière les barreaux !
A Bonaire et Curacao, les formalités sont gratuites, mais tout l’equipage doit se rendre à l’immigration et vu qu’a Curacao il faut y aller en bus et à pied, il vaut mieux être prévenu et prendre toute la marmaille dès le premier voyage !

3 septembre 2014

Visites

Nous avions envie que ce voyage soit un moment de partage. Partage par les videos, le blog, les écoles mais aussi l'accueil de la famille et d’amis à bord. Nous étions au minimum 7 mais le plus souvent 9, 10, 11 voire 15 ! En tout, ce sont 37 personnes qui nous ont rendu visite pour passer 1, 2 semaines ou plus à bord. C'était un peu de contraintes et de logistique pour gérer les arrivées et départs en avion, mais ce fut un plaisir de pouvoir partager un peu cette aventure et de retrouver du monde aux Canaries, Cap-Vert et Antilles. Pour eux, c'est sans doute de bons souvenirs et  pour nous, le voyage s’en est trouvé rythmé. Quelques personnes en plus, et l’ambiance à bord n’est plus la même !
Ces visites nous ont permis aussi d'être ravitallés régulièrement en produits indispensables comme du chocolat, de la charcuterie ou du bon fromage français ! Rien de mieux qu'une tartiflette en short devant les cocotiers. Ils nous ont aussi rapporté quelques objets plus insolites comme un alternateur, un capot de machine à laver, une gazinière, des ailes de kite, du lait de croissance, etc.
Merci donc à : Enora, Laurent, Cyril, Djé, Gaelle, Titouan, Gabin, Romane, Bruno, Régis, Marie, Adèle, Liv, Marc, Michèle, Maya, Jean-Michel, Philippe, Manu, Thomas, Guibon, Mymy, Romane, Grégor, Igor, Marie, Jean, Manon, Alix, Sabine, Luc, Victor, Nico, Pascal, Isa, Arno, Damien. Et désolé pour tout ceux qui aurait bien aimé nous rejoindre mais un catamaran de 39 pieds a hélas un nombre de places limitées ! ;-)



Eau

Un bateau permet une grande autonomie, il faut juste faire régulièrement des recharges en eau et en nourriture. Pour s'éviter la contrainte de l'eau, nous avons opté pour un dessalinisateur. Un " petit " dessal Katadyn Power Survivor 80 qui produit 12L/h et consomme 8A. Il est donc facile à utiliser avec les panneaux solaires et ne nécessite pas de générateur contrairement aux " gros " dessal. Nous le faisons tourner en moyenne 1h par jour et n'utilisons sa production que pour l'eau de consommation et faire la cuisine. Ce dessal est simple et robuste et les gens de chez Compagnie Hydrotechnique (http://www.compagnie-hydrotechnique.fr/) sont très compétents et réactifs pour répondre à toutes nos questions. Son seul défaut est de faire quand même un peu de bruit contrairement à ce qui est indiqué dans la doc : "Fonctionnement très silencieux > pas de pollution sonore" ...
Nous ne prenons jamais de douche d'eau douce à bord, mais l'eau de mer fait très bien l'affaire avec par exemple du savon liquide de la marque Sanex ou des savons spéciaux à la noix de coco (http://www.canola.fr/). Un petit conseil, pour éviter le sel qui reste sur la peau, il suffit de se sécher dans une serviette en sortant de l'eau.


Nous remplissons que très occasionnellement notre reservoir d'eau douce en marina et ne l'utilisons que pour rincer le linge lavé à l'eau de mer dans une machine toute simple mais efficace (CARAD MW100) dont la consommation n’est que de 100 Watts. Elle ne fait que tourner et il faut la remplir d’eau et la vidanger manuellement, mais c’est parfait en bateau ! Nous faisions 2 cycles de 10 minutes avec de l’eau de mer + lessive puis un bain prolongé dans la mer dans un filet pour rincer le tout et pour finir un nouveau cycle de 10min à l’eau douce en essorant avant et apres l’eau douce pour limiter la quantité de sel dans les vêtements. C’était trés suffisant pour les draps, les serviettes, les habits et même les couches lavables !


2 septembre 2014

Destinations

- Baléares : Ces îles nous ont plu pour l'escalade avec des spots de grimpe à fleur d'eau, ainsi que pour quelques longues voies.




- Espagne : Très beau mouillage vers le Cabo de Gata. Nous n'avons fait que passer.

- Canaries : Graciosa s'est révélée être la perle du début de voyage. Après coup, nous y serions bien restés plus longtemps, mais nous étions trop curieux de voir la suite ! Plage et mouillage paradisiaques, rencontre avec d’autres bateaux de voyage, possibilités de kite, surf, parapente, balade sur le volcan, petit village à quelques kilomètres.





Un peu plus au sud, Lobos, en face de Corralejo, n'est pas mal non plus, mais le mouillage y est moins confortable et plus éloigné de la plage.






- Maroc : Nous avons tenté d'aller en bateau dans la lagune de Dakhla, mais ce fut un échec administratif et nous sommes restés " prisonniers " d'un port de pêche un peu lugubre même si la ville de Dakhla est assez typique. Nous nous sommes rattrapés en explorant clandestinement plus au Sud et en trouvant un endroit magique pour le kite dans la baie de Cintra (voir l'épisode 3 en vidéo).



- Cap-vert : nous y avons passé 3 mois, essentiellement à Sal et Boa Vista, puis un peu les îles du Nord. Globalement, les îles du Cap-vert sont assez hostiles pour le cabotage. Il y a beaucoup de vent, très souvent plus de 30 noeuds et même des rafales à 50/60 noeuds entres les îles ou sous le vent des îles. Il y a très peu d'abris naturels. Les vagues du vent venant de l'Est et la houle atlantique venant de l'Ouest, il y a peu de mouillages abrités et les débarquements en annexe ou à la nage sont très sportifs !



Le navigateur de passage n'y fera donc sans doute qu'une courte escale avant de traverser l'Atlantique et de trouver le confort des Antilles.
Nous sommes restés si longtemps au Cap-Vert justement pour les conditions de vagues et de vent exceptionnelles. La côte Ouest de l’île de Sal, bien que désertique et dépourvue d'intérêt touristique regorge de vagues extraordinaires à coté desquelles il est possible de mouiller dans un confort relatif (vent offshore et houle longue période donc relativement calme).



Les îles du Nord sont sympa pour la rando et le tourisme, mais il n'est pas toujours évident de laisser un bateau seul au mouillage.



- Antilles : Après des mois au Cap-vert et une transat, cela nous a paru simple, confortable, calme, reposant ... C'est vraiment le paradis de la navigation. Beaucoup d'îles et de belles plages, de l'eau chaude pour les enfants, des côtes sous le vent très abritées, des côtes au vent protégées par des barrières de corail. Des marinas, des supermarchés, des médiathèques, ...
Nos coup de coeurs sont Spanish point à Barbuda, les îlets à Caret, à Fajou et du Gosier en Guadeloupe, ainsi que la côte Est de la Martinique.





- Venezuela : Nous hésitions pour les pirates et les formalités. Finalement, tout s'est révélé simple, pas cher et surtout somptueux. Nous sommes restés dans les îles du large pour éviter la criminalité près du continent. La Blanquilla est très bien pour une petite pause de 2-3 jours avec une visite à pied ou en annexe de la Baie de l'Américain, pas de formalités d'entrée mais une fouille complète du bateau par la Guarda Costa. Los Roques, puis les Avez, sont sans doute les endroits les plus beaux du voyage. Des barrières de corail magnifiques, des ilets partout, une alternance de couleurs de l'eau, très sombre et très claire, des plages splendides, des mangroves remplies d'oiseaux, des fonds magnifiques plein de poissons, du vent et des spots de kite partout.





- Bonaire et Curacao : Sans grand intérêt en bateau du fait de la règlementation des mouillages, mais utile pour l’avitaillement et les aéroports avec des vols directs vers l’Europe.