23 décembre 2014

route du rhum - destination Guadeloupe

Voici le récit de notre route du rhum, destination Guadeloupe certes, mais pour nous le départ s'est fait de Curacao.

Dès le début notre aventure fut digne de cette grande course. Une fois arrivés sur le lieu du départ il ne faut pas perdre de temps pour les derniers préparatifs et réparations. Un réservoir à gasoil bricolé, les lessives, la nourriture, les papiers à la douane et la photo du départ ... C'est parti !
Le départ marche bien. Non-stop jusqu'aux Aves puisque les conditions sont bonnes. Et puis là ... Comme vous le savez, on a eu un peu de casse. Alors comme ces gars qui, à peine entrés dans le golf de Gascogne reviennent réparer à Brest, nous avons nous aussi fait un retour au stand, à Curacao.

Vu l'ampleur du chantier notre équipe technique est venu en renfort. D'abord Papé dont vous avez pu lire le compte-rendu sur ce blog, qui a du s'accrocher au rythme effréné et encaisser le stress d'un chantier pas toujours facile a mener. Puis Grand'Pa pour la mise à l'eau, la fin des travaux et la suite de la course.

Nous repartons avec un seul moteur en espérant pouvoir s'en faire livrer un neuf à Saint Martin. C'est après avoir fêté l'anniversaire d'Eole avec nos amis locaux que nous partons vers les Aves pour revoir la plage et le récif sur lequel nous avons échoué fin septembre.

Quelle merveille cet endroit ! Et dire qu'au lieu de 6 semaines de travail et de stress dans la chaleur de Curacao nous aurions dû passer 3 semaines dans ces archipels. Il faudra revenir un jour, car pour l'instant il ne s'agit pas de trainer. Les alizés vont s'établir et il nous faut remonter au vent jusqu'à St Martin pour finir le chantier.

Comme les conditions sont très calmes, nous décidons de partir tout de suite pour traverser la mer des Caraïbes vers le nord. De l'autre côté nous pourrons trouver des abris si le temps se gâte. Ce fut une lumineuse idée ! En effet si les 2 premiers jours ont été vraiment confortables, le troisième a bien changé de ton. Toujours au près serré, le vent est monté à 25 noeuds et les vagues se sont vite creusées.

Ce long bord de près nous a mené à Puerto Rico, où nous avons pu jeter l'encre en fin de journée, bien cachés dans une mangrove au pied des collines verdoyantes. Nous nous délectons de ces paysages verts qui nous manquaient beaucoup à Curacao.

A partir de là c'est une longue remontée au vent qui commence. Ponctuée par les grains, parfois assez violents pour nous arracher la girouette, la pêche, parfois un peu grosse avec ce vivaneau qui nous nourrira un bout de temps.

De virement en virement, d'île en île nous cherchons à nous protéger au mieux et jetons l'encre parfois pour nous baigner et dormir quelques heures. Cette navigation entre les Iles Vierges américaines et britanniques est superbe. Nous aimerions avoir du temps et pouvoir explorer ces paysages mêlant montagnes couvertes de végétation et lagons tropicaux. Cela donne un amusant mélange de montagne les pieds dans l'eau chaude tout à fait à l'image de ce guide en slip (préparant au mieux sa retraite) !

La dernière traversée au large entre les Iles Vierges et Saint Martin est riche en grain orageux et nous préférons les éviter au possible. Cela donne une trace GPS farfelue et des nuits sur le pont pour le skipper.

Arrivés à Saint Martin il y a un nouveau roulement de notre équipe technique et ce sont Papé et Maya qui prennent le relais. Cette fois ils ont droit à quelques jours de navigation vers St Bart' avant la mise au sec du bateau. Le moteur est là, l'antifouling aussi. Alors nous ne perdons pas de temps et sautons sur les outils. Seuls quelques grains mal intentionnés nous font prendre du retard sur le planning toujours ajusté. Il y en a même un qui a noyé notre ordinateur ! Histoire de simplifier les choses ...

Une semaine plus tard Samaya est remis à flot.
Papé et Maya sont déjà repartis. Nous ne remercierons jamais assez nos parents qui nous ont aidé pour ces phases de travaux et de convoyage. Ce fut éprouvant pour les parents et pas toujours amusant pour les enfants, sans leur aide on a du mal à imaginer comment nous aurions fait.

Après ces 2 phases de travaux (Curacao et Saint Martin) Samaya a pris un coup de jeune.
Nouveau moteur à babord, safrans et dérives refaites, liaisons de coques refaites, nouveau trampoline, nouvelles annexe, nouveau réservoir de gasoil, nouvelle chaine pour l'ancre,nouveau matelas à l'avant babord et bien sûr une multitude de petites réparations "qu'il fallait faire".

Alors après un dernier adieux aux iguanes du chantier nous repartons vers la Guadeloupe.

La navigation reprend son court et les playmobils en profitent (Encore merci Grand Ma' pour le calendrier de l'avent).

Une pause à Pinel permet à Gireg de surfer un peu avec cette belle houle qui a agité les côtes européennes.

Une randonnées dans le cratère de Statia (St Eustache) nous fait pénétrer dans une végétation extravagante.

Puis nous reprenons le mer vers Montserra dont le volcan, très surveillé, est actif depuis une vingtaine d'années.
Le paysage des coulées de roches et de cendre est impressionnant. L'ancienne capitale a été en partie recouverte. Toute la zone est strictement interdite et la ville a été abandonnée tel quel. Un léger vent de terre nous fait glisser le long de ce décor de science fiction et nous apporte l'odeur de soufre du cratère.

Mais cela n'émeut pas Maïwenn qui profite de cette accalmie pour manger son thon fraichement pêché.

Encore une soirée et un début de nuit en mer nous conduisent vers la Guadeloupe, toujours au près !
Quelques amis nous attendent sur la ligne d'arrivée, à Baie Mahaut.
La fin d'une longue étape. Ce fut une course sans concurrents, mais sacrément éprouvante. Nous avons été au bout de nous même. Physiquement pour sauver le bateau, puis moralement (aussi) pour faire avancer le chantier.
Aujourd'hui nous y sommes et le bateau est prêt pour profiter des alizés et des lagons.

Bonnes fêtes à tous.


19 décembre 2014

Fin de chantier ?

Vous êtes nombreux a nous solliciter pour avoir de nos nouvelles. Merci a tous et toutes nos excuses pour ce silence.
Le chantier a reprits à St Martin, avec son rythme effreiné bien sur.
Mais ce n'est pas tout, car comme le veut la loi de l'emm-----dement maximum notre ordinateur a pris un grain tropical ... et nous a laché.
Donc notre accès à internet est bien limité.

Samaya est maintenant à flot et nous devons quitter St Martin demain de bonne heure pour rejoindre la Guadeloupe en quelques jours.

Cette navigation devrait nous permettre d'aller reconnaitre certains coins qui nous paraissent intéressants, comme le volcan actif de Montserra, mais aussi de préparer un message digne de ce nom pour enfin vous raconter nos dernières aventures.

La traversée avec Luc depuis Curacao, avec une pause au lieu du naufrage de fin septembre, puis d'autres pauses très brêves à Puerto Rico et les îles Vierges.
Puis de nouveau à sec sur un chantier, avec Papé et Maya en renfort.

Et maintenant Samaya qui reprend la mer en pleine forme pour attaquer une saison dans les alizés. Nouveau trampoline, nouvelles dérives et safrans, nouvelle annexe, nouveau moteur babord et nouveau réservoir de gasoil ... La liste est longue et le travail fut fatiguant. Mais c'est un plaisir de continuer à faire évoluer ce beau bateau qui nous donne toujours autant de plaisir à la voile.

Rendez-vous à Noël pour le récit et les photos, en espérant pouvoir nous connecter pour de bon.

22 novembre 2014

Bien arrivés...

à Saint Martin (Antilles).

on essaye de vous raconter tout ça dans pas trop longtemps.
A curaçao, on nous avait qu'il faudrait être forts pour cette navigation de 10 jours face au vent : on ne nous avait pas menti !
On n'était pas de trop à 3 adultes...
Mais, comme toute aventure pas facile, il y a eu des très beaux moments.
Puerto Rico et les iles vierges britanniques nous ont vraiment donné envie d'aller les explorer plus longtemps...

A bientôt pour plus de détails!

8 novembre 2014

Visitée guidée ?

Si vous en voulez une du chantier c'est par ici :

ecoles-samaya.blogspot.com/2014/11/curacao-marine-plan-et-photo.html

Et promis, on vous donne bientôt des nouvelles de notre chantier.
Mais ça avance, le départ vers les Antilles française approche.

On est de nouveau à l'eau, on a un nouveau trampoline, une nouvelle annexe, bientôt un nouveau réservoir de Gasoil fonctionnel et le bateau est (presque) plus en mode chantier!


5 novembre 2014

Ambiance...

Pour ceux à qui cela a échappé, Eole a décrit dans un poème l'ambiance dans laquelle on baigne ces derniers temps.
Pour le lire, c'est dans le coin d'Eole par ici :

http://ecoles-samaya.blogspot.com/2014/10/poeme.html

Et n'y voyez là aucune influence de la maitresse, comme exemple je lui avais parlé d'ocean, ile, plages et de cocotiers !
Libéra

27 octobre 2014

Rapport de stage

Il paraît qu’avant de partir, je dois écrire un rapport de stage. Alors je m’y colle. Je l’aurais bien intitulé "Croisière à sec", un nouveau concept imaginé par Samaya-Club, comme il y a des "ports à sec" en France. Mais la notion de sec n’est pas vraiment appropriée à la région, car soit il pleut des trombes, soit le temps est si chaud qu’on dégouline de sueur. Dans les 2 cas, on est mouillé. Je change donc mon titre pour "Croisière sur quai".

Vous faîtes installer Samaya sur un quai, qui deviendra votre résidence. Ici, ça s’appelle résidence Curaçao Marine.  En faisant cette installation, veillez à ce que le dessous du catamaran soit à plus de 2 mètres du sol, histoire de hauteur sous barrot. Vous obtenez alors un duplex : en haut le Samaya ordinaire, en bas un entresol de 6 mètres sur 4, abrité de la pluie et du soleil, qui va devenir rapidement votre séjour – salle de loisirs. Entre 2 bougainvilliers en fleurs, avec lézards et iguanes, c’est idyllique. 

Le Samaya-Club a tout prévu pour votre confort et vos loisirs. Ils ont une formule "logé, nourri, blanchi et surtout chauffé" qui est tout à fait satisfaisante. 

Le climat des Antilles du Sud est des plus tentant : beau temps presque permanent, chaleur jour et nuit, excellente thérapie par sudation. Pas besoin d’aller comme mes copains en balnéo et autre thalasso. La cure "Croisière à sec" devrait être remboursée par la sécu. Et puis si vous avez besoin d’un rafraichissement, vous pouvez toujours aller pousser un caddy au supermarché. Eole est obligé de sauter d’un pied sur l’autre pour éviter qu’ils ne gèlent.

Résidence Curaçao Marine vous assure du matin au soir une ambiance musicale sophistiquée : au fond sonore des climatiseurs vient s’ajouter le roulement de tambour du tracteur sortant les bateaux de l’eau. Il y a les violons des ponceuses et les cuivres des disqueuses, parfois accompagnés des percussions des marteaux. Il m’est même arrivé d’entendre le chant d’un bel oiseau jaune !
L’hôtellerie et la restauration sont des plus correctes, assurées par les patrons eux-mêmes. La Heineken est garantie 100% hollandaise, comme plein de choses ici. Je n’ai pas vu la couleur de la fameuse liqueur bleue, sans doute réservée aux banals touristes.

Quant au chantier, parlons-en. Tout est fait pour vous occuper. Il y a un grand choix d’activités. Le plus noble est de travailler à la restauration de la coque : couper de la fibre de verre, mélanger de l’époxy, fabriquer de la « choucroute ». Les plus costauds sont autorisés à manipuler la disqueuse, les plus habiles à poser les lès de fibres de verre imprégnées. Pour les vieux, il y a des activités plus adaptées : repeindre une table, changer une prise, ou des lattes … Pour ceux qui ont besoin de fondre, je leur recommande le travail dans les compartiments moteur. Y venir avec son éponge.
Bien sûr le sport n’est pas oublié. Pour la plage, vous avez le choix entre plages de coraux (aïe les pieds), plages de sable blanc, plages gratuites (parfois) et plages payantes, avec un dégradé de couleurs pour les sympathiques familles, des plus noires aux plus blanches. Il y a aussi la plongée : vous pouvez y participer 3 fois par jour, après chaque repas. Et surtout il y a pour les randonneurs la merveilleuse sortie du soir, dite balade des torchères, à travers les raffineries. Féérique !
Bien sûr, pour un grand-père, le bonheur, c’est surtout les petits-enfants. Eole est assez occupé entre son école officielle avec sa maman et ses nombreux bricolages avec son papa. Mais avec un peu de chance, il vous accorde 1 ou 2 parties de jeux de société : l’un avec une voiture de voleurs, l’autre avec des menteurs, que du beau monde. Et puis de belles séances de natation avec masque et tuba. Inusable.

Quant à la princesse, elle est ravissante avec son collier de boutons autour du cou (et ailleurs aussi). Elle m’a permis de passer mon diplôme de surveillant de baignade, quand elle est 2 fois par jour dans sa caisse avec ses 5 canards. Nous avons aussi fait quelques belles balades avec la poussette tous les deux.

Pour donner un rythme au séjour, les responsables du Samaya-Club organisent des sorties, de l’ordre d’une par semaine. C’est ainsi qu’un midi nous sommes allés déjeuner à la "Cantina".  Nous étions environ 200, par table de 6, dans un hall aux murs ajourés pour le courant d’air. Des "Mamas" nous servent de belles portions de poulet, bœuf ou poisson, avec purée ou riz. C’est tout à fait sympathique. Et à la sortie, Gig et Lib vous offrent un Batido : fruits broyés avec des glaçons et quelques autres sucreries. Un fabuleux dessert.
Hier soir, sortie encore plus originale : pique nique sur annexe, en nocturne, avec visite des quais à touristes, des pétroliers et autres porte-containers, le tout agrémenté d’un véritable échange avec une unité de gardes côtes. Vraiment de l’authentique, comme les grands clubs ne peuvent vous en offrir.
 
 Il ne faut peut-être pas que je sois trop long. Je vais donc conclure. Pour ma part, je termine un CDD de 3 semaines. J’ai appris que Luc allait me succéder. Plus ambitieux, il s’engage pour un CDI.
Si d’autres amis voulaient profiter de cette formule "croisière sur quai", qu’ils se fassent connaître rapidement. Les responsables pourraient peut-être les accueillir, quitte à retarder un petit peu la livraison du moteur bâbord !!!

Je vous embrasse. Jean-Michel, dit Papé.

14 octobre 2014

Les choses s'organisent...

Au début, il a fallu faire comme on pouvait pour sortir le bateau des rochers et lui permettre de flotter à nouveau.
Puis il a fallu écoper pour qu'il ne coule pas, et trouver d'autres alternatives car les bras et les sauts ne suffisaient pas.
Ecopage au petit jour après quelques heures de combat peu ordinaire...


Heureusement les pêcheurs des Aves et les équipages d'INOMA et TWENTSE MEID étaient là. Ils ont pris le relais, amener des idées, du matériel et du réconfort !
Le trou a été un peu colmaté et les pompes ont pris le relais, on a pu souffler un peu...mais pas trop !
L'objectif était ensuite de réussir à ramener Samaya jusqu'à un chantier qui puisse le sortir de l'eau. Pour le moral et au cas où  TWENTSE MEID nous a accompagné une partie du trajet retour (jusqu'à Bonaire). Nous avons fait la suite jusqu'à Curacao tous seuls avec un temps et une mer magnifiques d'ailleurs !

TWENTSE MEID
Le capitaine qui rempli son journal de bord
















A l'arrivée au chantier, il a fallu être patients 4 jours pour que l'on veuille bien enfin sortir le bateau de l'eau. Une fois à sec, on s'est dit qu'enfin on allait pouvoir passer une bonne nuit sans avoir à surveiller la pompe jour et nuit. Mais c'était sans compter sur l'invasion de moustiques !
Alors, on a installé le campement dehors mais les grains sont arrivés à leur tour..
Finalement, on a investi dans des moustiquaire et ça,  c'est la classe!!

 

Bon, mais la journée on a continué à bichoner Samaya et les enfants.
Le moteur bâbord de Samaya a été enlevé, un nouveau devrait arriver dans les deux semaines à venir. Les safrans et les dérives après avoir bien séchés, se font poncer.  Gig a fabriqué un vrai atelier sous Samaya : pratique les cata...
L'avantage sur un chantier c'est qu'il y a toujours des bras pour vous aider : merci Marco et Roberto!
Samaya vu d'en dessus

 
Les enfants eux commençaient un peu à tourner en rond dans leur nouveau terrain de jeu. Alors dimanche on a enfin pris le temps de faire une journée entière à la plage : quel bonheur !
Et aujourd'hui, Papé est arrivé.  Son programme de demain était déjà fait : visite de l'aquarium d'eau de mer...


Bref, les choses s'organisent ! 

1 octobre 2014

Des paysages extra-ordinaires...

...c'est parait-il ce que l'on va chercher lorsque l'on part en voyage.

Pour la deuxième année de voyage de Samaya, on s'est dit que les plages de sables fins, les lagons et les cocotiers, c'était un peu surfait!


Alors après une nuit dans un endroit assez idyllique et une autre nuit d'enfer !
Nous sommes revenus à Curraçao pour découvrir des paysages qui sortent vraiment de l'ordinaire.


Et quitte à changer de décor, on a aussi sorti Samaya de l'eau.



Les enfants apprivoisent le lieu à merveilles. Tant mieux, on risque d'y passer quelques semaines...


 A suivre ...